René de BOISDEFFRE

Issu d’une grande famille de militaires, René de Boisdeffre est orienté vers la musique par sa mère – Charlotte Cailloux, dit Pouget, fille d’un général napoléonien –, elle-même pianiste et cantatrice de salon. Son origine aristocratique et sa fortune l’amènent à mener un parcours atypique pour les hommes de son époque : une carrière entièrement dédiée à la composition, mais sans passer par le Conservatoire de Paris, sans s’intéresser aux scènes lyriques et en gardant le statut « d’amateur » jusqu’à sa mort. Né à Vesoul, il gagne Paris avec le reste de sa famille au début des années 1840 et y apprend le piano auprès de Charles Wagner et les principes d’écriture avec Auguste Barbereau. Il publie ses premiers numéros d’opus chez Brandus à partir de 1866 : pièces pour piano, mélodies et motets. La notoriété viendra cependant de ses productions de musique de chambre : membre de la Société nationale de musique, il y fait découvrir son premier quintette avec piano (op. 11) dès 1872. Il compose notamment des sonates, deux trios avec piano, deux quatuors avec piano et son second trio avec piano est primé par la Société des compositeurs de musique en 1884. Cette distinction s’ajoute au prix Chartier, délivré par l’Institut pour l’ensemble de ses œuvres en 1883 et à l’obtention du grade de chevalier dans la Légion d’honneur (1894). Il s’essaie également à l’oratorio (Les Martyrs, 1879), à la musique religieuse (Messe de Notre Dame de Sion, 1890) et aux productions symphoniques (une Marche religieuse entendue au Trocadéro en 1878 et une Pastorale créée par Jules Pasdeloup en 1880).