Édouard DÉTHIER

Fils de l’organiste et professeur au conservatoire royal de Liège Émile-Jean-Joseph Déthier, Édouard Déthier commença l’apprentissage du violon très jeune auprès de son frère aîné Gaston, organiste, pianiste et compositeur précoce. Édouard eut un début de carrière fulgurant en Belgique. À l’âge de huit ans, il entra au conservatoire de Liège d’où il ressortit avec un premier prix. Il intégra ensuite le conservatoire de Bruxelles où il obtint également la plus haute récompense en violon avant d’y enseigner à partir de 1902, seulement âgé de dix-sept ans. À la même époque, il commença à acquérir une solide expérience de concertiste : engagé comme violon solo du Théâtre de la Monnaie, il fit aussi ses premières apparitions dans l’orchestre dirigé par Eugène Ysaÿe, un proche de son père. En 1905, Déthier émigra aux États-Unis où il rejoignit son frère Gaston, parti en 1894 (et qui fut naturalisé américain). Il entama alors une seconde brillante carrière d’enseignant et de virtuose. L’année de son arrivée, il exécuta le Quatrième Concerto de Vieuxtemps avec l’orchestre symphonique de New York et fit deux ans plus tard ses débuts avec la New York Philharmonic sur la scène de Carnegie Hall. Il donna ensuite plusieurs concerts avec cette formation, y compris sous la direction de Gustav Mahler. Ses tournées l’amenèrent aux quatre coins des États-Unis et du Canada. À New York, il se produisit en musique de chambre, notamment en compagnie de la pianiste et compositrice Cécile Chaminade dont ils exécutèrent l’un des trios. En 1907, Déthier fut nommé professeur au prestigieux Institute of Musical Art qui fusionna avec la Juilliard School en 1926. À partir des années 1910, il se consacra de plus en plus à l’enseignement, continuant de donner des leçons jusqu’à sa mort. Au cours de sa longue carrière de pédagogue, Déthier a formé de nombreux violonistes célèbres, dont Giora Bernstein, Julius Hegyi ou encore Robert Mann