Fred de FAYE-JOZIN

Fille d’un capitaine d’infanterie chevalier de la Légion d’honneur, Hélène-Frédérique Jozin naît à Saint-Brieuc et rejoint Paris au cours de son enfance. Elle fréquente le Conservatoire à partir de 1882 pour y suivre les classes de solfège (1^re médaille en 1884) et celle d’harmonie de Charles Lenepveu (2e prix en 1890). La fin de ses études, en 1891, doit correspondre à son mariage avec Clément Faye : elle donne une matinée musicale en mai 1892 sous le nom de M^me Faye-Jozin. D’abord pianiste, accompagnatrice et professeure (officier de l’Instruction publique en 1905), la musicienne s’oriente, au tournant du siècle, vers la composition et la poésie. Elle adhère à la SACEM en 1903, parrainée par Théodore Dubois et Charles Lenepveu, puis entre à la Société des compositeurs de musique l’année suivante. Elle signe dès lors ses partitions « Fred de Fay-Jozin » laissant ainsi planer un doute à la fois sur son genre et son appartenance à la noblesse. Son catalogue compte un grand nombre de pièces de genre, mélodies (dont elle signe les paroles), harmonisations d’airs populaires ou anciens (dont les Dix Chansons du XVIII^e siècle recueillies et interprétées par Yvette Guilbert), pages pédagogiques ou enfantines. « Son tempérament artistique la porte vers le pittoresque : en vers comme en musique, elle se complait surtout à peindre » (Le Petit Courrier, janvier 1910). L’inspiration bretonne et catholique qui transparaît dans nombre de ses titres n’est pas sans rappeler la production de Louis-Albert Bourgault-Ducoudray. Elle s’éteint à Paris en janvier 1942.