Alphonse VARNEY

Né à Paris, Alphonse Varney étudie la composition avec Reicha au Conservatoire. Violoniste et chef estimé, il dirige les orchestres de plusieurs théâtres, notamment à Gand et à la Nouvelle-Orléans (où naît son fils Louis, le futur compositeur des Mousquetaires au couvent). De 1848 à 1851, il s’occupe du Théâtre-Historique d’Alexandre Dumas père, à Paris, et compose la musique des adaptations scéniques de La Reine Margot, du Comte de Monte-Cristo et du Chevalier de Maison-Rouge. Ce dernier contient le « Chœur des Girondins », chant patriotique qui remporte un succès considérable. Puis Varney travaille à Gand, La Haye et Rouen, avant d’être sollicité par Offenbach aux Bouffes-Parisiens en 1857. Lorsque la situation financière du théâtre se dégrade, il s’installe à Bordeaux. À partir de 1865, il y dirige l’orchestre du Grand-Théâtre, l’école de musique et la Société Sainte-Cécile. Il regagne Paris en 1878, quelques mois avant sa mort. Compositeur de romances et mélodies, de la « scène lyrique » Atala sur un livret de Dumas fils (1848), il doit son succès surtout à l’opérette : Le Moulin joli (1849), La Ferme de Kilmoor (1852), La Quittance de minuit (1852), L’Opéra au camp (1854), La Polka des sabots (1859), Une fin de bail (1862), Une leçon d’amour (1868). Apprécié pour sa simplicité et sa grâce, l’ancien disciple de Reicha ose aussi une sophistication inhabituelle, remarquée par Théophile Gautier dans sa chronique de L’Opéra au camp : « Jusqu’ici, [M. Varney] ne passait peut-être pas pour un musicien savant, mais les fugues, les canons et les contrepoints dont sa nouvelle partition est ornée, viennent de lui conquérir ce titre de la façon la plus légitime. »