Le Buisson ardent op. 171 et 203
Œuvre orchestrale d’après Jean-Christophe de Romain Rolland.
Le Buisson ardent de Charles Koechlin est une œuvre pour grand orchestre en deux parties, la première ayant été composée en 1945, après la seconde, qui date de 1935-1938. Ainsi formée de deux opus (203 et 171), l’œuvre connut une création posthume, le 19 novembre 1951, par l’Orchestre national dirigé par Roger Désormière. D’une singulière richesse et d’une grande élévation spirituelle, Le Buisson ardent est parfois considéré comme le testament musical de Koechlin. La partition repose sur le neuvième des dix tomes du grand roman Jean-Christophe (1904-1912) de Romain Rolland, un ami du compositeur. Très populaire jusqu’au milieu du XXe siècle, la fresque retrace l’existence de Jean-Christophe Krafft, un musicien allemand. Dans le tome Le Buisson ardent, celui-ci, désillusionné, s’exile en Suisse, où il vit une aventure amoureuse et retrouve son élan vital. L’opus 203 de Koechlin (sa dernière partition pour grand orchestre) est d’abord sombre et tourmenté. Il évoque, selon le musicien, « le désarroi de Jean-Christophe, puis l’irruption du Foehn, ce vent du Sud annonciateur du printemps ». L’opus 171 « débute au moment où Jean-Christophe sent le flot de la vie couler à nouveau en lui ». Koechlin détaille la vision musicale du personnage : « Dans son “audition intérieure”, chantent toutes sortes de thèmes étranges. Des appels de trompettes se croisent aux arpèges fantaisistes de l’orgue en bitonalité. Et Jean-Christophe […] retrouve même la joie. » Après une fugue complexe, la partition (destinée à un orchestre incluant cinq saxophones, des Ondes Martenot, un piano, un grand orgue et nombre de percussions) se referme sur un choral apaisé.
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date de publication : 06/09/23
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