Cerdaña
En Tartane (L’arrivée en Cerdagne) – Les fêtes (Souvenir de Puigerda) – Ménétrier et Glaneuses (Souvenirs d’un pèlerinage à Fontromeau) – Les Muletiers devant le Christ de Llivia (Complainte) – Le retour des Muletiers
En plus de la création du Cœur du moulin à l’Opéra-Comique (1909), les premières années du XXe siècle sont, pour Déodat de Séverac, le temps des cycles pour piano : Le Chant de la terre (1901), En Languedoc (1904), Cerdaňa (1909-1911) et En vacances (1912). Le troisième d’entre eux connaît un premier point d’aboutissement en 1909 : Les Fêtes (préalablement écrit) est complété par En Tartane (no 1), Ménétriers et Glaneuses (no 3) et Le Retour des muletiers, pour narrer de manière poétique un voyage effectué par le compositeur en Cerdagne – haut plateau entre France et Espagne. C’est à la demande de la pianiste Blanche Selva (créatrice de la première version du recueil), estimant que cette suite de quatre pièces gagnerait à être complétée par un temps de repos, que Dédodat de Séverac ajoute à ces « études pittoresques pour piano » un cinquième et magistral volet : Les Muletiers devant le Christ de Llivia que l’on trouve dans la première édition du recueil en juillet 1911. Achille Mestre a résumé les circonstances qui ont mené son ami à écrire cette pièce : « Au cours d’une randonnée en Cerdagne, Séverac rencontre une caravane de muletiers ; ils venaient d’Espagne et marchaient allègrement, fièrement, en plein soleil. Quelques heures plus tard, pénétrant dans l’église de Llivia, il y retrouvait ses muletiers, agenouillés dans la pénombre fraîche, levant vers le grand Christ des regards ardents, chargés de supplication et de foi. » Cette imploration dramatique décrivant la ferveur mystique de paysans catalans semble être un hommage déchirant de Séverac au pianiste espagnol Isaac Albéniz, mort en 1909.
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date de publication : 06/09/23
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