Chant de la mer
Pour piano.
Prélude – Clair de lune au large – Tempête et lever du jour sur les flots
Le Chant de la mer est certainement l’œuvre pour piano la plus importante de Gustave Samazeuilh. Composée en 1918-1919 sur la côté basque, cette partition profuse et poétique, au-dessus de laquelle planent les ombres de Debussy et Ravel, est formée de trois mouvements. Le compositeur y réinvestit les techniques et textures, alors bien connues, d’une musique impressionniste évoquant l’élément aquatique. Le « Prélude décrit un Océan majestueux, paisible et comme énigmatique », explique Samazeuilh. La peinture d’une mer immobile, à peine perturbée par le ressac, est réalisée à l’aide d’accords évoluant par mouvements parallèles ou contraires. On note l’utilisation fréquente du rythme iambique, cher à Debussy. Le deuxième mouvement, Clair de lune au large, « expose, indépendamment des thèmes de sérénité nocturne, un thème d’émotion humaine » : des motifs bien caractérisés, les uns hiératiques et répétitifs dépeignant le paysage, l’autre ductile et passionné, exprimant une émotion plus incarnée. C’est cet élément « humain », précise encore Samazeuilh, qui se trouve développé dans le morceau final, Tempête et lever du jour sur les flots, où il prend, « peu à peu, toute sa signification expressive », porté par une virtuosité et des harmonies chatoyantes – qui ne sont parfois pas sans rappeler Ce qu’a vu le vent d’ouest de Debussy (1909-1910). Ce troisième morceau, parfois joué séparément tant il convainc, constitue l’apothéose de la partition. Le Chant de la mer est dédié à Francis Planté, pianiste majeur de son temps, qui en fut probablement le créateur (on ignore quand et dans quelles circonstances).
Permalien
date de publication : 06/09/23
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