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Concerto pour violoncelle

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :
Instrument(s) :

Allegro moderato – Andantino sostenuto – Vivace molto

Créé en mai 1882, salle Érard, sous la direction de Charles Lamoureux, le Concerto en fa majeur pour violoncelle de Marie Jaëll a connu une belle carrière au concert. D’abord défendu par son dédicataire, Jules Delsart, il est porté sur la scène du Gewandhaus de Leipzig par le violoncelliste belge Adolphe Fischer. Loin de certains concertos dont les textures orchestrales ont la réputation d’engloutir le soliste, cette œuvre se voit dotée d’une instrumentation fine et légère, laissant toute la place au chant du violoncelle. Elle emprunte un imaginaire lié au Nouveau Monde, comme le fera Dvorak à sa suite dans son propre Concerto pour violoncelle (1896). Au sortir d’un Allegro moderato plein de souffle plongeant l’auditeur au milieu des grands espaces inexplorés, l’inspiration de la compositrice se révèle particulièrement élevée dans le mouvement lent, un Andantino sostenuto délicat porté aux cordes par une alternance de pizzicati et de jeu à l’archet chaque fois que la mélodie est reprise ; la courte section centrale du mouvement, par sa mesure peu habituelle notée 9/16 – une sorte de pulsation ternaire dans une pulsation déjà ternaire –, renforce le balancement poignant de l’expression musicale, et démultiplie l’effet d’un violoncelle aérien. Le final enfiévré, à la manière d’une tarentelle, conclue une œuvre extrêmement ramassée, d’une durée de quinze minutes à peine, qui séduit par sa simplicité, son énergie et sa clarté. L’effectif instrumental réduit invite le soliste au cœur du discours musical, l’entourant et l’habillant par le travail des couleurs et de la juste texture.