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La Course de printemps, op. 95

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Formation musicale :

Poème symphonique d’après Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling.

Élaborée entre 1908 et 1915, puis entre 1925 et 1927, La Course de printemps forme le deuxième volet (et représente plus du tiers de la durée) de l’imposant cycle inspiré à Koechlin par le roman de Rudyard Kipling Le Livre de la jungle. De vastes dimensions, le poème symphonique offre une synthèse de la maîtrise du compositeur à la fin de sa première période. La partition met en scène le jeune Mowgli, élevé dans la jungle par une louve. Le héros incarne certainement pour Koechlin l’idée même de liberté, maître-mot de sa philosophie artistique. La Course de printemps reçut un accueil favorable, mais désarçonna. Au lendemain de sa création, salle Pleyel le 29 novembre 1932, par Roger Désormière à la tête de l’Orchestre symphonique de Paris, le critique Henry Prunières évoquait « une œuvre d’une abondance qu’on peut par instant juger exubérante » et dont « la complexité de la forme est extrême ». Cette forme, expliquait Koechlin, « c’est la forêt stylisée, librement stylisée ». D’un langage inclassable incluant polytonalité et atonalité, La Course de printemps est jalonnée d’une soixantaine de didascalies narratives, et conçue de l’aveu même du musicien dans un esprit cinématographique. En quatre parties enchaînées, un univers sonore fascinant se déploie, qui évoque d’abord la jungle et les êtres qui la peuplent. Suit un portait de Mowgli, troublé par l’apparition de son désir. Le héros s’élance à corps perdu dans la forêt, et au bord d’un lac sombre, contemple les étoiles et se révèle à lui-même – page nocturne splendide de mystère et de dépouillement, qui conclut l’œuvre.