Doux souvenir, 4e mélodie-valse
Publiée en 1856, cette pièce à l’origine destinée au salon n’a d’autre ambition que de charmer et de faire plaisir. À son auditeur bien sûr, mais aussi à son interprète, qui n’a besoin pour l’exécuter que d’un niveau instrumental modeste, comme c’est souvent le cas avec les « pièces de genre » de l’époque romantique, destinées aux jeunes filles de bonne famille plus qu’aux virtuoses. Il s’agit d’une valse, sensible et chantante. Une mélodie conjointe, « Poco Allegretto », est accompagnée avec simplicité. Le temps de quelques mesures, le chant s’insinue à la main gauche. La partie centrale de la pièce utilise un motif d’arpèges en doubles croches. La mélodie initiale referme le morceau. Mais l’on passerait à côté de l’essence de cette mélodie-valse si l’on s’en tenait à cela. Il faut insister en effet sur l’argument extra-musical, suggéré par le titre du morceau bien sûr, mais aussi par le dessin ornant la couverture de sa partition. Il montre une jeune fille, fleurs dans les cheveux, boucles retombant sur ses épaules, assise près d’un bosquet. On devine à son regard rêveur qu’elle songe au « doux souvenir » – certainement lié à une histoire sentimentale, la présence d’une croix autour du cou de la jeune fille ne laissant aucun doute, rassurons-nous, sur sa vertu. Félicien David livre là sa quatrième mélodie-valse. En 1851 en effet, il avait déjà fait paraître un recueil de trois pièces du même genre, intitulées La Pensée, Le Myrte et La Violette, qui s’adressaient également aux salons bourgeois.
Permalien
date de publication : 06/09/23
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