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Les Éolides

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Poème symphonique, créé le 13 mai 1877, à la Société nationale de musique, sous la direction d’Édouard Colonne ; composé sur un poème de Leconte de Lisle dont un extrait figure en tête de la réduction pour deux pianos (Paris : Enoch, 1882) : « Ô brises flottantes des cieux, / Du beau Printemps douces haleines, / Qui de baisers capricieux / Caressez les monts et les plaines, / Vierges, filles d’Éole, amantes de la paix, / La Nature éternelle à vos chansons s'éveille. »

Alors qu’il s’était montré précurseur avec Ce qu’on entend sur la montagne (1846), César Franck entreprend la composition des Éolides, suite au succès des poèmes symphoniques de Saint-Saëns ou de ses élèves d’Indy ou Duparc. C’est à Valence, au cours de l’été 1875, alors qu’il faisait grand vent, qu’il esquisse sa partition. Peu après, il exprime sa satisfaction à son fils : « J’ai fini mon morceau des Éolides ; je le crois tout à fait réussi. » La pièce ne sera cependant achevée que l’année suivante puis créée, le 13 mai 1877, avec un succès éphémère. De même, Hartmann, son éditeur, s’en désintéresse, car elle ne sera finalement publiée que sous la forme d’une réduction pour deux pianos par Enoch en 1882, avant de retrouver épisodiquement la faveur du concert puis du disque. Les Éolidess’inspirent du poème éponyme de Leconte de Lisle, extrait des Poèmes antiques (1852), dont les premiers vers sont notés en exergue de cette édition. Franck rejoint ainsi Saint-Saëns en célébrant une culture antique, mais il s’en détache par l’esprit. Le poème n’est qu’un élément suggestif ayant présidé à l’élaboration d’une œuvre qui tient à la fois du scherzo symphonique et d’une forme sonate de structure très libre, dénuée de toute trame narrative. S’il associe, dans son esquisse, un des thèmes, exposé par la clarinette, à une célèbre figure de l’Antiquité (« Hymne à Vénus »), Franck cherche surtout à traduire le tourbillon du vent par des modulations et lignes chromatiques subtiles, une texture orchestrale diaphane, nimbée de harpe, et la répétition incessante de cellules rythmiques, dont Debussy se souviendra.