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Étude no 110

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L’une des dernières du vaste Cours Complet d’Hélène de Montgeroult – dont la date de composition n’est pas connue –, l’étude no 110, en la majeur se présente comme une véritable gageure. Précédée d’une longue préface, cette pièce est en effet dédiée à l’art de « chanter d’un style large » ; or, comme l’explique la compositrice, « si bien chanter est la plus grande des difficultés sur tous les instruments, on pourrait presque désespérer de la vaincre sur le Forte-Piano », puisque celui-ci ne peut soutenir les sons, à la différence des instruments à vent ou à archet. Pour remédier à ce problème, Montgeroult décide de faire « toujours dominer » le chant sur l’accompagnement – contenu dans des nuances piano tout au long de l’étude – et de combler les vides entre les notes de la mélodie par des figures d’ornementation qu’il convient d’exécuter « sans hâte » et en conservant toujours l’indépendance de la main droite par rapport à la main gauche. Placée sous le signe d’une vocalité toute italienne qui n’est pas sans évoquer les opéras de Bellini, cette page d’une modernité frappante annonce l’esthétique des nocturnes romantiques de Field et de Chopin. Soutenue par de larges arpèges joués legatissimo à la main gauche, dans le registre grave du piano, la main droite déroule, à l’aigu, d’amples lignes richement ornementées, extrêmement expressives – et particulièrement propices, selon Montgeroult, à développer l’art de chanter au piano : en effet, « c’est dans les phrases simples et prolongées, écrit-elle, que toutes les illusions de l’art sont indispensables pour produire l’effet de la voix ».