Fantaisie et Fugue en si bémol majeur opus 18 no 6
Sans doute l’œuvre la plus connue de Boëly, la Fantaisie et Fugue en si bémol est extraite des Douze Pièces avec pédale obligée ou piano à clavier à pédale op. 18 composées entre 1832 et 1840, et publiées en 1856 chez Richault : avant et après la période durant laquelle il est organiste de Saint-Germain l’Auxerrois (1841-1851) et qui constitue le sommet de sa carrière d’interprète. On y remarque en premier lieu l’influence de Jean-Sébastien Bach, sur les œuvres duquel repose une grande partie de la formation de ce compositeur autodidacte. Cette filiation apparente la Fantaisie et Fugue aux productions contemporaines d’un Schumann ou d’un Mendelssohn, autres compositeurs aux avant-postes de la redécouverte de Bach au cœur du XIXe siècle. La pièce s’ouvre sur un prélude virtuose (Allegro) caractérisé par une montée de basse qui semble inexorable et des accords alternés propices aux croisements de bras (procédé alors tout à fait nouveau). Une fugue en si bémol mineur (Moderato) d’un caractère sérieux fait suite à cette ouverture flamboyante puis Boëly quitte le modèle binaire annoncé dans le titre pour atteindre une forme alternant librement les élans de la fantaisie et la science du contrepoint. Un épilogue Maggiore come prima reprend les dix-sept premières mesures de la partition. Plébiscitée par le public de Saint-Germain l’Auxerrois avant de devenir l’un des piliers du répertoire des organistes français dans la deuxième partie du XIXe siècle, cette œuvre annonce les grandes pièces symphoniques de Franck, Saint-Saëns, Guilmant, Gigout et Widor.
Permalien
date de publication : 25/09/23
Accéder à la recherche