Fantaisie norvégienne pour violon et orchestre
Andante. Allegretto non troppo – Andante – Allegro. Presto
Comme le Concerto pour violon en fa majeur (1873) et la Symphonie espagnole (1874), la Fantaisie norvégienne (1878) fut composée pour Pablo de Sarasate, créateur des trois partitions. Mais Lalo douta au départ de sa valeur car, après avoir envoyé l’œuvre au célèbre violoniste, il ne reçut pas de réponse. Il la remania, décida de la convertir en Rapsodie norvégienne (pour orchestre sans soliste, achevée en 1879). Inquiétudes inutiles : Sarasate, en tournée, avait commencé à travailler la Fantaisie. Il la dévoila à Berlin le 1er décembre 1878 sous la direction de Max Bruch. Si la partition adopte la coupe en trois mouvements d’un concerto traditionnel, elle témoigne du goût de son auteur pour les couleurs pittoresques de contrées lointaines. Après la Symphonie espagnole et un an avant le Concerto russe (destiné également à Sarasate, créé cependant par Martin Marsick), elle se tourne vers la Scandinavie. Coïncidence : en septembre 1878, le compositeur et violoniste norvégien Johan Svendsen (qui avait déjà séjourné en France dix ans plus tôt) emménage à Paris dans l’appartement que Sarasate lui prête ; il rencontre Lalo au mois de novembre. La Fantaisie est peut-être motivée surtout par l’intérêt que la France porte à la musique norvégienne (en 1869, Saint-Saëns joua la Sonate pour violon op. 13 de Grieg avec Svendsen). Son premier mouvement emprunte à Grieg un thème du recueil pianistique Folkelivsbilder op. 19 (« Scènes de la vie populaire »). Le larcin mis au jour, Grieg se montra grand seigneur en se déclarant honoré par la citation.
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date de publication : 06/09/23
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