Fantaisie pour piano et orchestre op. 111
Composée entre fin juillet et septembre 1918, la Fantaisie pour piano et orchestre de Fauré est l’une des partitions les plus solaires et ferventes de sa maturité. À son éditeur Jacques Durand, qui lui en avait soufflé l’idée, Fauré expliquait pendant son écriture : « Elle est composée d’un premier mouvement : allegro molto moderato, interrompu par un allegro vivace, et se termine par un retour au premier mouvement. Le tout, d’un seul morceau, sera d’une durée d’à peu près 20 minutes ». La Fantaisie peut être vue comme le pendant de la Ballade opus 19, composée quarante ans plus tôt, assez similaire dans son effectif et sa structure (une forme tripartite d’un seul tenant, avec une section centrale rapide encadrée d’allegros). Mais si la Ballade pouvait rappeler Chopin, ce n’est plus le cas de cette Fantaisie vigoureuse et aux accents heurtés. Rédigée pour deux pianos, l’œuvre fut orchestrée par Marcel Samuel-Rousseau, Fauré étant pris par le temps. Elle est dédiée à Alfred Cortot, qui espérait depuis longtemps que Fauré compose une partition concertante à son intention. Il en fut pourtant déçu, et jamais il ne la rejoua après l’avoir créée, le 14 mai 1919, sous la direction de Vincent d’Indy, lors d’une séance de la Société nationale de musique, salle Gaveau. Presque omniprésent, le piano ne tient pas dans la Fantaisie le rôle d’un soliste de concerto. Cela explique probablement la déception de Cortot, qui avait lui-même apporté des modifications à la partie pianistique (modifications acceptées par Fauré), dans le but de la rendre plus brillante. Rarement jouée, l’œuvre reste assez incomprise, en dépit de son importance au sein du catalogue fauréen.
Permalien
date de publication : 06/09/23
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