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Faust et Marguerite

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :

Saynète bouffe créée au Concert des Ambassadeurs le 23 juillet 1869.

Alors que la création de Faust de Gounod au Théâtre-Lyrique ne génère pas vraiment de parodies sur les scènes secondaires, la situation est tout autre, dix ans plus tard, lors de la reprise (et l’adaptation) de l’œuvre à l’Opéra. Le Petit Faust d’Hervé ouvre, le 23 avril 1869, le bal des Faust d’opérette qui peuplent les théâtres et cafés-concerts jusqu’aux revues de fin d’année. La saynète bouffe de Frédéric Barbier, sur un livret de Félix Baumaine et Charles Blondelet, est cependant moins une parodie de l’œuvre elle-même que des artistes destinés à interpréter l’opéra de Gounod aux quatre coins de l’Hexagone. Elle met en scène un couple marié, M. et Mme Lehuchoir, « chanteurs de province », s’apprêtant à interpréter Faust et Marguerite à Fouilly-les-mouches. Le comique de situation réside dans l’écart existant entre les aspirations du public – désireux d’accéder au grand opéra sans se rendre à Paris – et les faibles moyens à disposition des artistes. L’air des bijoux révèle qu’ils sont en toc, les couplets de la bretelle témoignent de l’usure des costumes, ceux du maquillage se moquent de l’abus de ce procédé cache-misère… Les onomatopées sont reines et les dialogues de plus en plus absurdes. La pièce s’en amuse elle-même, ajoutant une dose autoréflexive dans ce théâtre dans le théâtre : « Madame, vous n’avez pas à juger les paroles et la musique de ce que vous avez à chanter ! Plus c’est bête, maintenant, et plus c’est spirituel. » Viennent bientôt le duo d’amour et l’air de l’extase, mais quand les époux semblent enfin prêts à entrer en scène, une surprise les attend.