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La Fête chez Thérèse

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Formation musicale :
Institution :
Reynaldo Hahn dirigeant les répétitions de La Fête chez Thérèse

Ballet-pantomime en 2 actes créé à l’Opéra de Paris le 13 février 1910. Chorégraphie de Louise Stichel.

Pour le début de saison 1909-1910 de l’Opéra, les nouveaux directeurs Broussan et Messager commandent à Hahn un ballet capable de renouveler le répertoire chorégraphique de l’institution. Comble de l’ironie, Catulle Mendès situe l’argument en 1840, aux grandes heures du ballet romantique, et tire son nom d’un poème des Contemplations de Victor Hugo. Célèbre entre toutes les danseuses, La Grisi donne leçon à la jeune ouvrière Mimi Pinson qui a pour amant l’étudiant Théodore, qu’elle se dispute avec la duchesse Thérèse. Cette mise en abyme permet au compositeur des évocations nostalgiques du ballet romantique et la citation de deux pages célèbres : la valse de Giselle durant la leçon de danse et la chanson populaire Mimi Pinson de Frédéric Bérat, naturellement associée au personnage éponyme. Hahn dépasse le procédé habituel au ballet de musicalisation des paroles et pensées des protagonistes en dotant chaque thème d’une tessiture spécifique qui fait corps avec le personnage et assoit sa présence. Le langage musical tisse ainsi des rapports psychologiques entre personnages qui se déploient des numéros dansés jusque dans les scènes de pantomimes. Cette facture assurément moderne participe au succès de l’œuvre qui renouvelle pour un temps le répertoire de l’Opéra. Fraîchement nommée maitresse de ballet, Louise Stichel signe une chorégraphie très remarquée, soignant gestes et attitudes mimées et tirant parti de l’ensemble des emplois. Créée le 13 février 1910, La Fête chez Thérèse remporte un très vif succès ; Carlotta Zambelli (Mimi) et Aïda Boni (Thérèse) sont longuement applaudies. Une alternative temporaire aux Ballets russes semble alors se dessiner.