Geneviève
Cantate pour le concours du prix de Rome de composition musicale 1881
En 1881, les finalistes du concours du prix de Rome (Edmond Missa, Georges Marty, Paul Vidal, Alfred Bruneau et Claude Blanc) sont confrontés à un poème d’inspiration médiévale, Geneviève, dû à la plume d’Édouard Guinand. Après délibération, le jury considère qu’aucune des œuvres proposées n’est à la hauteur ; aucun premier prix n’est décerné et Alfred Bruneau se voit attribuer un premier second grand prix. Ce choix a pu être déterminé aussi bien par un rejet des tendances modernistes de la musique de Bruneau que par une volonté de contenir l’influence de Jules Massenet, dont les élèves obtenaient la majorité des récompenses. Quoi qu’il en soit, lors de la première exécution solennelle à la séance publique annuelle de l’Académie des beaux-arts (22 octobre 1881), Geneviève reçoit un accueil enthousiaste dans la presse. Selon T. Tréfeu, « la cantate de M. Bruneau sort de l’ordinaire. Il a parfois tendance à cette même mélodie, si condamnée aujourd’hui ! et peut-être est-ce à ce défaut qu’il a dû de ne point obtenir le grand prix ». De même, Chicot écrit dans Le Triboulet : « on se demande par quel caprice du jury l’auteur, M. Bruneau, n’a qu’un deuxième prix et non carrément un premier prix. Quelqu’un prétend que c’est parce que sa musique a des tendances mélodiques. – C’est bien possible ». À quelques exceptions près, les critiques dénoncent à l’unanimité la sévérité du jury et saluent l’œuvre de Bruneau comme étant une pièce remarquable, se caractérisant par l’élégance et l’originalité de l’orchestration et laissant « présager un compositeur de grand avenir ».
Documents et archives
Article de presse
Le Ménestrel, 1881/10/23 [séance publique de l’Institut]
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date de publication : 25/09/23
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