La Gioventù di Enrico Quinto
Tout au long de sa vie, Mel Bonis composa un grand nombre de valses, la danse donnant son titre soit à la partition (Suite en forme de valses, Six Valses-caprice), soit à l’une des pièces du recueil (Dix-Sept Pièces enfantines, Cinq Pièces pour piano), à moins que le vocable ne soit utilisé dans le sous-titre d’un morceau, cas relativement fréquent chez elle (Étiolles, Les Gitanos, Orientale, Soirs d’antan, L’Escarpolette, Diamant noir). Les Gitanos, qui existe pour piano seul et dans une version à quatre mains, revêt une place particulière dans cet ensemble. En effet, c’est avec cette « Grande valse espagnole » que la compositrice obtint le premier prix du concours de valse du journal Piano-Soleil, le 15 octobre 1891. Le morceau parut dans le numéro daté du 8 novembre, avant d’être édité chez Hamelle. On imagine la joie de Mel Bonis, accaparée par ses charges familiales et dont l’élan créateur était constamment muselé, de se voir ainsi reconnue. Sa valse revendique une couleur pittoresque qui se mêle à l’atmosphère des boulevards parisiens. L’allusion à l’Espagne, somme toute discrète, se perçoit dans le rythme enlevé de certains passages, où l’on croit entendre les coups de talons de danseurs, dans certaines inflexions mélodiques et harmoniques (cadences avec demi-ton descendant dans la partie de basse). Les Gitanos donne en fait une idée de ce que le public français percevait comme « espagnol ». Brillante mais sans grande difficulté technique, cette « musique du foyer » a aussi trouvé sa place au concert et sur les ondes de radio : grâce à une orchestration d’Adolph Gauwin, elle a été diffusée à plusieurs reprises au cours des années 1920.
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La Gioventù di Enrico Quinto (Hérold)
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date de publication : 06/09/23
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