Grande Symphonie funèbre et triomphale
1. Marche funèbre : Moderato un poco lento ; 2. Oraison funèbre : Adagio non tanto ; 3. Apothéose : Allegro non troppo e pomposo
La Grande Symphonie funèbre et triomphale fut commandée par le ministre de l’intérieur Charles de Rémusat pour célébrer le dixième anniversaire de la révolution de Juillet et inaugurer, place de la Bastille, la célèbre colonne. Elle permit à Berlioz de concrétiser son rêve de Fête musicale funèbre. Il reprit vraisemblablement le matériau de cette partition amorcée en 1835 (perdue depuis) dans les premier et troisième mouvements de sa symphonie, dont l’effectif (un gigantesque orchestre d’harmonie hérité des musiques révolutionnaires) était aussi motivé par le contexte de la création : une procession menant de la place de la Concorde à la place de la Bastille. L’impossibilité de diriger convenablement les instrumentistes ambulants provoqua un résultat catastrophique, le 28 juillet 1840. Heureusement, deux jours auparavant, la répétition générale à la salle Vivienne avait obtenu un succès qui allait perdurer. En 1842, Berlioz ajouta des cordes et, pour le finale, un chœur sur des vers d’Antoni Deschamps qui, « sans être obligés, en augmentent néanmoins énormément l’effet » (Mémoires). Seconde partition qu’il titra « symphonie », la Grande Symphonie funèbre et triomphale s’écarte des modèles du genre, plus encore que la Symphonie fantastique de 1830 : les deux premiers mouvements adoptent un tempo lent, la Marche funèbre durant à elle seule près de la moitié de l’œuvre ; l’Oraison funèbre provient du récitatif et air d’Arnold à l’acte III des Francs-Juges, et confie au trombone la partie vocale de l’opéra inachevé ; comme le mouvement central, l’Apothéose se situe en marge des canons de l’époque, surtout dans sa version chorale. Reste que l’ombre de Beethoven n’est pas loin.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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