Les Guelfes
Grand opéra en 5 actes créé au Théâtre des Arts de Rouen.
Composé entre 1879 et 1880, le premier essai de Benjamin Godard dans le genre de l’opéra ne sera représenté qu’à titre posthume. Face aux difficultés rencontrées en France pour faire jouer son ouvrage, le compositeur le propose aux directeurs du théâtre de la Monnaie de Bruxelles, Dupont et Lapissida, qui comptent la monter en 1886. L’éditeur Grus, détenteur des droits de la partition, s’y oppose en se prévalant d’un traité signé avec les auteurs selon lequel, « dans l’intérêt de l’ouvrage », Les Guelfes ne pouvaient pas être exécutés ailleurs que sur une scène parisienne. Si d’autres projets de représentation – au Théâtre-Italien (1884), à l’Éden-Théâtre (1893), à l’Opéra-Comique (1896) – n’aboutissent pas, le public et les critiques peuvent découvrir Les Guelfes par le biais de fragments donnés en concert dès 1883. Sous cette forme, l’ouvrage rencontre un vif enthousiasme : « Le succès de cette œuvre s’affirme de plus en plus et, si l’opéra entier répond à ce que promettent les fragments, tout fait présager une œuvre du style le plus grand » écrit H. Barbedette dans Le Ménestrel. Ces prévisions ne se démentent pas lors de la première représentation donnée le 17 janvier 1902 au Théâtre des Arts de Rouen à l’initiative des directeurs Henrion et Melchissédec fils. Si certains critiques ont condamné le livret de Louis Gallet pour son « absence de logique, [son] manque de vérité psychologique, [son] défaut de coordination et de solidité » (Albert Dayrolles), la musique a été appréciée pour son « flot intarissable de mélodies », pour ses agréables cantilènes et pour ses pages empreintes de charme.
Permalien
date de publication : 25/09/23
Accéder à la recherche