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Helvetia op. 17

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3 valses pour piano : Aarau (Allegretto molto moderato) – Schinznach (Mouvement de valse) – Laufenburg (Allegro non troppo)

Créés le 5 avril 1884 à la Société nationale de musique par Louis Diémer.

Chacune des valses d’Helvetia porte le nom d’une petite ville du canton d’Argovie, au nord de la Suisse – une région que d’Indy eut souvent l’occasion de traverser lors de ses pérégrinations wagnériennes. En les dédiant respectivement à ses amis Gabriel Fauré, André Messager et Louis Diémer, il les place sous les auspices de musiciens qui ont porté au plus haut le genre de la musique de salon. Par leur charme, leur élégance et leur raffinement harmonique, ces trois valses sont d’incontestables réussites. La première, à l’indolente mélodie constamment syncopée, a été arrangée pour petit orchestre vers 1889 (Sérénade et Valse op. 28). La deuxième, qui joue gracieusement sur l’allongement de la carrure, doit être jouée « à la Strauss ». Avec ses traits fluides et ses modulations imprévues, la troisième est la plus virtuose et la plus réussie, peut-être parce que Laufenburg est, des trois villes, celle qui a le plus séduit le compositeur. En témoigne la description éminemment romantique qu’il donne de cette cité « enserrée de trois côtés par le Rhin qui écume avec un bruit […] effrayant », avec des maisons qui se « chevauchent les unes sur les autres entourées de petits escaliers au lieu de rues, un grand clocher de cathédrale [qui] se détache en blanc sur le ciel tandis qu’une sombre tour noire perchée sur un rocher au-dessus de l’auberge où je suis, me regarde écrire par ses mâchicoulis ». Si la valse n’évoque en rien ce décor médiéval, celui-ci a pu inspirer le compositeur pour sa légende dramatique Le Chant de la cloche, qu’il achève à l’époque et dont l’action est située dans cette même région.