Maître Griffard
Opéra-comique en un acte créé au Théâtre-Lyrique.
Après une année 1856 bien remplie, puisqu’il a fait représenter avec succès trois opérettes, Delibes malgré son jeune âge est un compositeur reconnu. Le temps est venu de donner une œuvre moins folâtre dans un théâtre plus prestigieux. C’est au Théâtre-Lyrique, où il est accompagnateur, que Delibes donne son premier opéra-comique, en un acte : Maître Griffard. Le personnage principal, procureur de 60 ans dans le Paris du XVIIIe siècle, a chassé son clerc Léandre qui l’avait surpris rentrant chez lui à l’aube après une nuit de bombances. Ce renvoi ne fait pas l’affaire de Léandre, amoureux d’Isabelle, la nièce du procureur. Avec l’aide de la servante, le jeune clerc s’introduit chez son ancien maître sous des identités d’emprunt, le menaçant de dévoiler ses frasques. Pour finir, il gagne au jeu sa charge au procureur et, en échange de l’annulation de sa créance, obtient d’épouser Isabelle. Une ouverture et huit numéros de musique ponctuent cette intrigue très classique signée de deux auteurs rompus au vaudeville. La partition est deux fois plus développée que celle des opérettes précédentes. À la première, deux morceaux sont bissés, les couplets de Blaise (no 3), chantés par Léandre déguisé en niais, et les couplets de la servante (no 4). Avec 62 représentations Maître Griffard est un succès. Pour la première fois, une œuvre du jeune compositeur porte le sous-titre « opéra-comique » et Delibes, en la dédiant « À la mémoire de mon maître Adolphe Adam » en tête de sa partition, se place définitivement du côté des musiciens sérieux. Ce petit opus ne s’impose pourtant pas au répertoire, et n’a jamais été repris du vivant de son auteur.
Permalien
date de publication : 06/09/23
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