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Messe op. 4

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Formation musicale :

Messe en sol mineur à quatre voix solistes et chœur (SATB) avec orchestre (2 flûtes, 2 cors anglais, 2 trompettes, 3 trombones, harpe, cordes), grand orgue et petit orgue, créée le 21 mars 1857 à l’église Saint-Merry à Paris.

« C’est comme une magnifique cathédrale gothique où Bach aurait sa chapelle […] [un] ouvrage extraordinaire lequel se place entre Bach et Beethoven. » C’est en ces termes élogieux que Liszt qualifie la Messe op. 4 de Saint-Saëns dans une lettre qu’il lui adresse de Rome en août 1869, soit un peu moins de quinze ans après la composition de l’œuvre. Saint-Saëns l’a en effet écrite dans le courant de l’année 1856 – ou, comme le suppose Daniel Fallon, en 1855 pour le concours de la Société Sainte-Cécile de Bordeaux. Publiée chez Richault en 1857 et dédiée à l’abbé Jean-Louis Gabriel, curé de l’église Saint-Merry où Saint-Saëns tient les orgues depuis 1853, la Messe op. 4 contient les cinq pièces de l’ordinaire et un O salutaris hostia. Dans le Kyrie, que Liszt considère comme la « flèche de votre cathédrale » en lui reconnaissant toutefois quelques longueurs incompatibles avec l’action liturgique – cela peut étayer l’hypothèse d’une pièce de concours –, Saint-Saëns recourt au principe ancestral de l’alternance entre l’orgue et les voix. Le Kyrie, le Credo et l’O salutaris hostia sont précédés de la mention « Canto fermo » renvoyant à l’exploitation par le compositeur de mélodies de plain-chant : le Kyrie et le Credo sont construits sur une reprise arrangée des mélodies de la Messe royale de premier ton de Henry Du Mont (1610-1683). Un arrangement pour solistes, chœur et deux orgues de la Messe op. 4 par Léon Roques (1839-1923) a été publié en 1856 et a connu un vif succès dès le XIXe siècle.