Messe solennelle en la majeur op. 12
La Messe solennelle op. 12 date de 1860, deux ans avant la nomination de Franck à la tribune de Sainte-Clotilde. Créée dans cette paroisse le 2 avril 1861, l’œuvre a été remaniée par la suite. Les Credo et Agnus Dei ont connu des changements importants et l’O Salutaris initial a été remplacé par un Panis Angelicus. Cette version définitive est jouée le 24 avril 1878 (toujours à Sainte-Clotilde). Instrument de prédilection du compositeur, l’orgue est chargé aussi bien du soutien des voix que de l’apport polyphonique contrapuntique. Après une longue introduction, le Kyrie s’appuie sur une écriture qui rappelle le choral de style « fleuri ». L’évocation du Christ au deuxième verset contraste par des tonalités mineures, une écriture en imitation, ainsi que de courts motifs en homophonie. Le Gloria débute par des arpèges de harpe en valeurs rythmiques qui créent ainsi une texture singulière. Le violoncelle poursuit sur un énoncé mélodique avant que le ténor solo ne fasse son entrée. Le point d’aboutissement constitue le retour au climat initial. Partant de l’entrée des basses seules, un tempo très lent et un contrepoint sinueux en ut mineur, le Credo s’achève sur une apothéose en ut majeur et des couleurs modales. Le Sanctus impose un caractère décidé et « majestueux » avec ses thèmes plus rythmiques, tandis que son pendant introspectif, le Panis Angelicus, se distingue par la présence de la harpe et un contrepoint agrémenté de mouvements chromatiques. Enfin, l’Agnus Dei fait entendre les voix solistes avant l’entrée du chœur. Ce dernier termine seul l’ouvrage sur la phrase « dona nobis pacem » articulée ppp, en homorythmie.
Permalien
date de publication : 25/09/23
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