Mignon
Opéra-comique en 3 actes créé à l'Opéra-Comique le 17 novembre 1866.
Si les librettistes du XIXe siècle modifièrent nécessairement leurs sources littéraires, on serait toutefois tenté de donner la palme de l’infidélité à Barbier et Carré pour Mignon ! Car la partition de Thomas n’a plus grand-chose en commun avec Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister, publié par Goethe en 1795-1796. Elle évacue la dimension initiatique et métaphysique du roman, le thème de la faute et de la culpabilité (portée inconsciemment par Mignon, fille incestueuse du Harpiste fou). Destinée à l’Opéra-Comique où elle fut créée le 17 novembre 1866 (avec, dans le rôle-titre, Célestine Galli-Marié, première Carmen de Bizet en 1875), ses héros devaient incarner des valeurs bourgeoises (fidélité et honneur) et résoudre les énigmes auxquelles leurs aventures les confrontaient. Dans une première version, Mignon mourait. Devant les réactions du public, Thomas décida de la ramener à la vie (mais il maintint la fin tragique pour des représentations à Baden-Baden en 1869). La musique offrit ce qu’on attendait d’un opéra-comique : des romances délicatement expressives (« Connais-tu le pays » chanté par Mignon sur l’un des plus célèbres poèmes de Goethe, l’air de Wilhelm « Elle ne croyait pas dans sa candeur naïve »), du divertissement pittoresque (polonaise « Je suis Titania la blonde »), un décor romantique mais pas angoissant (l’Allemagne du XVIIIe siècle avec ses forêts, ses villages et ses châteaux). Mignon rencontra son public, c’est peu de le dire : le 13 mai 1894, elle fut la première œuvre jouée mille fois sur une même scène du vivant de son compositeur.
Documents et archives
Livret de mise en scène
Mignon [mise en scène d'Ernest Mocker collection Palianti]
Image de scène
Mignon n4 : acte II scène 8 (carte Liebig)
Image de scène
Mignon n5 : acte II scène finale (carte Liebig)
Image de scène
Mignon n6 : acte III scène 9 (carte Liebig)
Permalien
date de publication : 17/11/23
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