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Parade

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Ballet réaliste créé au théâtre du Châtelet le 18 mai 1917.

La création du ballet Parade, le 18 mai 1917 au théâtre du Châtelet, par les Ballets russes de Diaghilev, provoqua l’un des plus importants scandales artistiques. L’argument était de Jean Cocteau, la musique de Satie (composée entre mai et décembre 1916), le rideau de scène, les décors et costumes (inspirés du cubisme) de Picasso et la chorégraphie (qui stylisait des gestes quotidiens) de Léonide Massine ; Apollinaire rédigeait un article dans le programme, dans lequel il forgeait le terme de « surréalisme ». L’œuvre met en scène le passage d’une parade foraine, agrémentée de plusieurs attractions, visant à attirer le public dans un théâtre. Se succèdent ainsi les numéros d’un prestidigitateur chinois, d’acrobates ou d’une petite fille américaine. Mais le public se contente de la parade et boude le « véritable » spectacle : ce n’est plus l’œuvre achevée qu’il admire, mais l’art du quotidien. Manière, pour Satie et ses amis, de promouvoir les arts populaires (cirque, music-hall, jazz naissant, cinéma américain) et de tourner le dos à l’art bourgeois et précieux issu du siècle précédent. Satie compose pour Parade sa musique pour orchestre la plus importante. Mais c’est presque d’un orchestre utilisé à contre-emploi qu’il s’agit (pour la première fois un ragtime lui est ainsi destiné). Pour traduire l’atmosphère urbaine, la partition requiert des instruments inattendus (sirène, machine à écrire, revolver, « bouteillophone »). Tout cela vaudra au ballet de devenir l’œuvre-symbole d’un nouvel idéal esthétique et musical, que Cocteau définira dans son pamphlet Le Coq et l’Arlequin (1918), et que le Groupe des Six cherchera à incarner.