Petite Messe solennelle
En France, tout au long du XIXe siècle, la question de savoir quelles doivent être les caractéristiques d’une bonne musique sacrée est âprement débattue après que plusieurs réformateurs de la musique d’Église ont jeté l’anathème sur toute forme d’hybridité entre répertoires religieux et théâtraux. Dans les colonnes des revues spécialisées qu’ils créent pour défendre leurs positions et au fil d’ouvrages imprimés, les contempteurs de l’opéra à l’église s’efforcent de circonscrire le domaine convenable de la musique liturgique. À l’instar de la Messe de Sainte-Cécile de Gounod (1855), la Petite Messe solennelle de Rossini propose une réponse nuancée et personnelle à cette question. Exécutée pour la première fois avec accompagnement de piano et d’orgue dans les salons de la comtesse Pillet-Will à qui elle est dédiée, l’œuvre est ensuite orchestrée par Rossini et redonnée sous cette forme plus solennelle au Théâtre-Italien le 28 février 1869. Si la veine historiciste néo-palestrinienne trouve un écho dans l’effectif intimiste de départ, l’inspiration belcantiste du compositeur qui reconnaissait lui-même « [être] né pour l’opera buffa » le conduisit à se demander si sa messe était « de la musique sacrée […] ou de la sacrée musique ». Hormis ces questions de style, la structure de la messe porte la marque d’une intention symbolique forte : la succession des douze numéros qui forment l’œuvre renvoie en effet à la figure des douze apôtres. À ces morceaux fondés sur le texte liturgique de la messe s’ajoutent deux inserts : un Offertoire instrumental et un motet d’élévation (O Salutaris).
Documents et archives
Voir le document répertoriéPermalien
date de publication : 25/09/23
Accéder à la recherche