Pièces brèves op. 84

Le recueil des Pièces brèves, publié fin 1902 sous le numéro d’opus 84, réunit des pièces d’origines diverses, composées entre 1869 et 1902, et parfois retouchées pour l’occasion. Peu unitaire, il présente cependant un échantillon des types d’écritures et des manières de Fauré, chaque pièce étant d’un intérêt musical réel. L’ensemble annonce en outre les Préludes op. 103. Les 1^re et 5^ePièces brèves, composées en 1899 et 1901 comme morceaux de lecture à vue pour les concours du Conservatoire, avaient déjà été éditées dans Le Figaro (29 juillet 1899 et 19 juillet 1901). Les deux fugues (pièces n^os 3 et 6) sont des travaux contrapuntiques de Fauré, datant de ses études à l’École Niedermeyer. Les pièces n^os 2, 4, 7 et 8 sont de nouvelles compositions, achevées dans l’été 1902, même si certaines sont peut-être issues de projets antérieurs. Peu avant la publication du recueil, Hamelle souhaita attribuer des sous-titres à chacune des pièces, ce que Fauré refusa. L’éditeur respecta d’abord le souhait du compositeur. Mais dès 1903, il ajoutait aux pièces des sous-titres de son cru (Fauré ne le lui pardonnera jamais) : Capriccio, Fantaisie, Fugue en la mineur, Adagietto, Improvisation, Fugue en mi mineur, Allégresse, 8^e Nocturne. La dernière pièce a la singularité d’appartenir à la fois au recueil des Pièces brèves et à celui des Nocturnes. Il est vrai que ces sous-titres ne sont pas toujours pertinents : la Fantaisie n’en est pas une, l’Adagietto a toujours été réclamé Andante par Fauré, et le Nocturne n’a pas les dimensions habituelles du genre. Le 18 avril 1903, Ricardo Viñes créa les pièces les plus récemment composées à la Société nationale de musique.