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Prélude, Aria et Final

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Triptyque pour piano créé le 12 mai 1888 à la Société nationale de musique par Léontine Bordes-Pène (piano). Catalogage : FWV 23 / CFF 26.

Dernière œuvre pour piano de César Franck, Prélude, Aria et Final forme le pendant de Prélude, Choral et Fugue (1884). La partition a été créée par sa dédicataire Léontine Bordes-Pène, qui avait été la créatrice en 1886, avec Eugène Ysaÿe, de la Sonate pour violon et piano. Les deux premiers volets de ce triptyque présentent une riche écriture polyphonique qui évoque celle du choral pour orgue, tandis que le tumultueux Final rappelle que Franck était aussi un pianiste virtuose. En mi majeur, le Prélude (Allegro moderato e maestoso) est dominé par un thème expansif, solennel et joyeux, dont la triple exposition encadre un épisode plus contemplatif (poco ritenuto) et une série de variations contrapuntiques sur un sévère thème de choral où s’annoncent les thèmes de l’Aria et du Final. Précédée d’une sorte de récitatif, la splendide Aria en la bémol majeur (Lento) consiste en la double exposition variée d’un thème dont chaque phrase est donnée deux fois dans des registres différents, à la manière d’un organiste alternant récit et pédalier. Le début du Final (Allegro molto ed agitato) fait l’effet d’un grondement de tonnerre sur un paysage radieux. Vincent d’Indy discerne dans ce dernier volet une forme sonate dont la tonalité principale (mi majeur) n’apparaît qu’à la réexposition du claironnant second thème. De même que la Fugue de Prélude, Choral et Fugue, ce Final voit le retour cyclique des principaux thèmes. L’Aria reparaît dans le développement, toute nimbée d’arpèges, et vient à la fin se superposer au thème du Prélude avant de s’évanouir en « une sorte d’évaporation de la mélodie qui semble fuir à travers l’espace » (d’Indy).