La Princesse de Trébizonde
Opéra bouffe en 3 actes créé à Baden-Baden le 31 juillet 1869 dans une version en 2 actes. Création de la version en 3 actes au théâtre des Bouffes-Parisiens le 7 décembre 1869.
La composition de La Princesse de Trébizonde est un véritable casse-tête pour Offenbach qui, dans sa correspondance, semble souffrir de la présence trop irrégulière de ses librettistes. S’inspirant – essentiellement pour le titre – de la légendaire princesse byzantine Théodora Comnène, le livret de Nuitter et Tréfeu repose sur l’habituel ressort dramatique du déguisement. Pour sauver l’exposition de cires de son père, Zanetta remplace elle-même la Princesse de Trébizonde, pièce maîtresse de la collection dont elle a brisé accidentellement le nez. Mais c’est sans compter sur la venue du Prince Raphaël qui tombe amoureux de la statue et souhaite en faire l’acquisition. De ce décorum faussement guindé, la partition explore un double registre musical, tantôt sentimental, tantôt comique. L’écriture mélodique s’y trouve particulièrement raffinée et la science orchestrale d’Offenbach s’exprime sous son plus bel éclat. La Princesse de Trébizonde est créée dans une certaine hâte le 31 juillet 1869 à Baden-Baden, devant un public de choix. Offenbach est longuement ovationné, mais de nombreuses réticences sont formulées à l’égard du livret et Tréfeu lui-même reconnaît qu’« il y a beaucoup à refaire ». Ainsi, la nouvelle version n’est pas prête pour l’ouverture de saison du théâtre des Bouffes-Parisiens, où la création française n’aura lieu qu’après de longs remaniements, le 7 décembre 1869. Ceux-ci s’avèrent bénéfiques et l’œuvre gagne en netteté comme en intérêt. La critique est des plus enthousiastes et le journaliste Émile Blavet gage qu’Offenbach pourra « se présenter au dernier jugement avec Orphée dans une main et La Princesse de Trébizonde dans l’autre ».
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date de publication : 25/09/23
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