Promenade sentimentale pour violon, violoncelle et piano
Organiste et compositeur de talent, mais dépourvu de la plume acérée d’un Berlioz, Dubois fut en son temps victime de sa riche carrière officielle : sa Symphonie française ne fut-elle pas sifflée lors de sa première en 1898, avant de connaître le succès quelques mois plus tard en Belgique ? La postérité oublia de lui rendre immédiatement la juste reconnaissance à laquelle, pensait-il, il aurait un jour droit, musiciens et mélomanes connaissant davantage de lui son Traité d’harmonie que ses compositions. La simplicité et la modestie de cet homme fidèle à ses amis, ancré dans son temps, transparaissent dans sa Promenade sentimentale. Un an avant de prendre une retraite anticipée pour se consacrer entièrement à la composition, Théodore Dubois dédie ce duo avec accompagnement de piano à deux amis également professeurs au Conservatoire, le violoniste Édouard Nadaud (1862-1928) et le violoncelliste Jules Loeb (1852-1933). La Promenade est publiée en 1904 par Heugel. Œuvre élégante et sans prétention, ample et gracieuse, d’un peu moins de sept minutes, c’est un Andantino serein à 9/8, en la bémol majeur de forme ABA. La première partie déploie un dialogue chantant entre les deux instrumentistes sur les arpèges en doubles-croches du piano ; suit un second andantino en mi bémol majeur, construit sur le motif introductif de la première partie, chanté par le piano, puis le violoncelle et le violon avant le retour du thème du premier andantino.
Permalien
date de publication : 27/10/23
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