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Quatre Danze pour piano

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
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Formation musicale :
Instrument(s) :

Pièces pour piano publiée chez Rouart Lerolle et Cie en 1920.

1. Danza morbida : Lent – 2. Danza scherzosa : Vif et léger – 3. Danza tenera : Très lent et expressif – 4. Danza animata : Vif

L’emploi d’un titre en langue étrangère, inhabituel chez Cras, est dû aux circonstances de composition des Quatre Danze, son œuvre pianistique la plus difficile. En 1917, le musicien commande le torpilleur Commandant Bory dans l’Adriatique. Alors qu’il travaille à la première pièce, le caractère de la mélodie principale lui suggère les mots « danza morbida ». Il interroge alors Fidardo Federici, commandant d’un sous-marin italien (et futur dédicataire de cette Danza), sur le sens exact de l’adjectif « morbido ». Conforté dans son sentiment, il l’inclut dans le titre du morceau et décide de composer d’autres pièces afin de constituer un recueil. La Danza scherzosa (dédiée à sa belle-sœur), scintillant de trilles et de trémolos, contraste avec la douceur douloureuse du premier numéro. C’est à sa femme que Cras offre la Danza tenera, sarabande méditative pour laquelle il recherche des lignes pures (la chose la plus difficile à obtenir, avoue-t-il). Il songe à clore le recueil sur cette pièce, mais l’inspiration restant fertile, il ajoute la Danza animata (dédié à son ami le journaliste et écrivain Édouard Schneider). De fait, la succession des quatre mouvements, alternant entre tempos lents et rapides, rappelle la structure d’une sonata da chiesa baroque. Vers la fin du finale carillonnant, un épisode cadentiel cite les thèmes des trois danses précédentes. Cras avait quelque réticence à employer la forme cyclique, la craignant surannée. Mais, dans la mesure où les rappels thématiques s’étaient imposés à son esprit sans préméditation, il a laissé libre cours à son inclination.