Sara la baigneuse op. 11
Sara la baigneuse fait partie des pièces vocales de Berlioz qui, comme La Captive, Zaïde ou Le Jeune Pâtre breton, ont connu plusieurs versions et formats. Mais sa première mouture, composée en 1834 pour quatre voix d’hommes et orchestre, a disparu après que Narcisse Girard en a dirigé la création en novembre de cette même année. Même destin pour la deuxième version, requérant quatre voix solistes, un chœur et un orchestre, dévoilée en 1840 sous la baguette de Berlioz. Dès lors, la première partition conservée est celle de 1849, créée par son auteur à la salle Sainte-Cécile le 22 octobre 1850. Elle se distingue par son effectif peu commun : trois chœurs et un orchestre. Si Berlioz ambitionnait d’extraire le genre de la mélodie du cadre du salon pour conquérir la salle de concert, il réalisa aussi une version plus modeste pour deux voix (un ténor et un baryton, ou une soprano et une alto) avec accompagnement de piano, publiée en 1850. Comme pour La Captive, le poème provient des Orientales de Victor Hugo et s’attache à la figure conventionnelle de la femme exotique, belle et sensuelle. La musique s’avère cependant beaucoup plus sophistiquée que dans la romance de 1832, puisqu’elle s’écarte des structures formelles préétablies. Particulièrement développée, elle est modelée sur la narration, ce que suggère le sous-titre de « ballade ». Elle transpose les images du texte (le balancement du hamac, l’écoulement de l’eau, le battement du pied dans « l’onde humide ») et traduit les visions voluptueuses de la jeune baigneuse, qui s’envole sur des vocalises après s’être rêvée « capitane ou sultane ».
Focus
Permalien
date de publication : 25/09/23
Accéder à la recherche