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Six Bagatelles op. 3

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Formation musicale :
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Poco sostenuto – Allegro animato quasi presto – Poco adagio – Moderato assai – Allegro molto – Poco sostenuto

Composées en 1855, éditées l’année suivante, les Bagatelles témoignent déjà de solides ambitions. Leur titre fait référence aux recueils pianistiques de Beethoven op. 33, 119 et 126, dotés du même intitulé. Écartant l’idée d’un divertissement aimable, le jeune prodige de vingt ans déploie sa science de l’écriture et exige de l’interprète une technique accomplie. Dès ses premières mesures, la Bagatelle no 1 saisit par son audace harmonique. Saint-Saëns connaissait-il Daß sie hier gewesen, lied de Schubert dont les accords étranges et dissonants résonnent ici ? Par ailleurs, le contrepoint sur lequel est fondée une grande partie de la pièce atteste son goût pour le « style sévère ». La Bagatelle no 2 contraste par son tempo rapide et son énergie, auxquels s’oppose la section centrale plus chantante, nourrie toutefois du même matériau mélodique. Le compositeur multiplie – volontairement ou non – les allusions aux musiciens qui contribuent à la formation de son propre style. Les techniques de variation utilisées dans les bagatelles nos 2 et 4 évoquent Beethoven, de même que le cantabile sostenuto du dernier volet. Les sonorités cristallines de la no 3 rappellent Liszt, tandis que la no 5 présente des similitudes troublantes avec la septième pièce des Kreisleriana de Schumann. C’est également à Schumann et à sa prédilection pour la construction cyclique que semble se référer la dernière bagatelle : elle adopte la même tonalité que la première, reprend son indication Poco sostenuto et, surtout, les harmonies insolites qui ouvraient le recueil.

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/920

date de publication : 06/09/23



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