Soirées de Vienne : Valse no 6
Les paraphrases et transcriptions occupent plus de la moitié de l’œuvre pour piano de Liszt, pour certaines fidèles à l’œuvre originale, pour la plupart davantage apparentées à des improvisations libres. C’est le cas des Soirées de Vienne, composées entre 1846 et 1852. Schubert, que Liszt aurait pu connaître à Vienne où il reçut les encouragements de Beethoven dans les années 1820, a composé plusieurs centaines de danses courtes pour piano, publiées sous la forme de séries, mais peu adaptées au concert et souvent boudées des interprètes. Liszt y puise environ trente-cinq danses qu’il combine (entre deux et sept par pièce) pour constituer ces neuf Valses-Caprices (S427). La main de Liszt est partout, mais le style reste celui du compositeur viennois. La Valse no 6 a sans doute été la plus jouée du temps du compositeur. Elle réunit trois valses de Schubert, la neuvième et la dixième des 12 Valses nobles (D969) et la treizième des Valses sentimentales (D779). Elle commence par une danse staccato en la mineur à laquelle succède un scherzando con grazia en fa majeur, avant la reprise de la première valse. Suit une troisième, en la majeur, Poco allegro, qui s’envole délicatement vers les aigus du piano. Enfin, une nouvelle section, leggiero con grazia, en triolets à la main droite, conduit, après un rappel de la valse en la majeur, à la coda qui s’achève pianissimo. Liszt révise ce morceau pour une édition en 1879 (S.427/6a) inspirée peut-être d’une révision conçue pour son élève et « unique fille en piano » Sophie Menter (S.427/6b) ; la durée de la pièce augmente de deux minutes et elle devient plus chargée, teintée parfois d’une atmosphère plus élégiaque.
Permalien
date de publication : 06/09/23
Accéder à la recherche