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Symphonie en ré mineur

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :

1. Lento – Allegro non troppo – 2. Allegretto – 3. Allegro non troppo

Franck composa son unique symphonie au soir de sa vie, entre 1886 et 1888. Dédiée à Henri Duparc, la partition fut médiocrement accueillie lors de sa création, le 17 février 1889 à Paris, dans le cadre des Concerts du Conservatoire, sous la direction de Jules Garcin. Il fallut attendre le 19 novembre 1893, aux Concerts Lamoureux, pour que l’œuvre s’impose. Peut-être l’originalité de la forme et le ton un peu austère avaient-ils au départ dérouté, quoique l’abandon des quatre mouvements traditionnels n’était pas nouveau, déjà illustré par Saint-Saëns dans sa Symphonie no 3 « avec orgue » (1886) et d’Indy dans sa Symphonie sur un chant montagnard français (1887). Mais Franck choisit une option inédite, puisque l’Allegretto en deuxième position fait office à la fois de mouvement lent et de scherzo. Selon Pierre de Bréville, Franck avait commenté sa partition en ces termes : « C’est une symphonie classique. Au début du premier mouvement se trouve une reprise, comme on en faisait autrefois pour affirmer mieux les thèmes ; mais elle est dans un autre ton. Ensuite viennent un Andante et un Scherzo, liés l’un à l’autre. Je les avais voulus de telle sorte que chaque temps de l’Andante égalant une mesure du Scherzo, celui-ci pût, après développement complet des deux morceaux, se superposer au premier. J’ai réussi mon problème. Le Finale, ainsi que dans la IXe [Symphonie de Beethoven], rappelle tous les thèmes ; mais ils n’apparaissent pas comme des citations, j’en fais quelque chose, ils jouent le rôle d’éléments nouveaux. » La Symphonie en ré mineur adopte en effet le principe cyclique cher à Franck, colonne vertébrale d’une trajectoire dramatique et spirituelle qui mène de l’ombre vers la lumière, de l’erratique Lento initial jusqu’à l’apothéose finale.