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Symphonie en ut dièse mineur op. 10

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :

Lent. Vif – Vif. Lent. Vif. – Vif

Le temps de composition de la Symphonie en ut dièse mineur de Charlotte Sohy, débutée à l’automne 1914 et achevée en octobre 1917, permet évidemment d’associer l’ouvrage à la Grande Guerre, sous-titre qu’on lui attribue désormais. La mort du compositeur Albéric Magnard, proche du couple Labey-Sohy, en septembre 1914, semble avoir été un élément déclencheur dans l’élaboration de l’œuvre. Celle-ci adopte, comme la Symphonie nodu disparu, la tonalité inhabituelle d’ut dièse mineur. On doit cependant se montrer prudent en considérant la partition de Sohy comme une évocation directe du conflit : aucune indication programmatique ne vient confirmer sa volonté d’illustrer les champs de bataille ou la vie quotidienne du front domestique. L’atmosphère de la symphonie, résolument postromantique, nous place sur une corde raide entre une angoisse diffuse et des espoirs esquissés. Au sein d’une structure en trois parties, Charlotte Sohy avance par contraste vers un mouvement final synthétisant l’ensemble de l’œuvre. Le scherzo primesautier du deuxième mouvement est notamment coupé par un trio sombre. Il évoque peut-être l’angoisse de cette jeune mère de quatre enfants apprenant, en 1915, la mort de son époux au front, avant d’en recevoir le démenti. On ne sait pas exactement pourquoi cette œuvre est restée inédite au concert, alors que d’autres partitions symphoniques de Sohy ont été jouées par la Société des concerts ou les Concerts Lamoureux dans l’Entre-Deux-Guerres. Il aura fallu plus d’un siècle pour qu’elle rencontre le public, en juin 2019, à Besançon, sous la direction de Debora Waldman.