Symphonie no 2 en ré majeur
Lorsque Hérold arrive à Rome en 1812, il se considère avant tout comme pianiste professionnel. Mais l’évolution du musicien – instrumentiste s’interrogeant sur une possible carrière comme compositeur – trouve un écho direct dans sa production. Il se met progressivement à écrire pour l’orchestre, puis la voix, et abandonne finalement le médium pianistique. C’est en mai 1814 qu’Hérold achève la composition de la Symphonie no 2 en ré majeur. Créée en Italie avec succès – notamment « l’Andante et le Rondo [qui] ont produit beaucoup d’effet » (lettre à sa mère) – l’œuvre est destinée à l’Académie des beaux-arts. Donnée à Rome, la symphonie « a été jouée trois fois ici avec succès » d’après le compositeur (lettre à sa mère). Orchestré selon le standard classique – mais sans trompettes ni timbales –, le premier mouvement débute par une introduction lente qui multiplie les effets d’harmonie. On reconnaît là le digne élève de Méhul. L’allegro molto qui suit est structuré selon le schéma de la forme sonate et se distingue par son charmant second thème, sorte de valse – danse alors dans toute sa modernité – dialoguée entre les pupitres de violons. Le second mouvement, andante, renonce aux clarinettes. Il épouse la forme du thème varié, dont Haydn fournit évidemment le modèle, et fait à nouveau usage de la modulation comme élément dramatique essentiel. Le Rondo final ne porte pas d’indication de tempo, mais la courbe de son thème principal suggère un vivace très enlevé, dans l’esprit des symphonies londoniennes de Haydn. Là encore, les surprises harmoniques sont légion, jusqu’à l’ultime minorisation du thème principal, donnée sur une pédale obstinée de tonique. Haydn n’eut pas mieux signé une page où science et humour se mêlent avec succès.
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Symphonie n° 2 en ré majeur (Louis-Ferdinand Hérold)
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date de publication : 06/09/23
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