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Le Toréador

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Formation musicale :
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Opéra-comique en 2 actes créé à l'Opéra-Comique le 18 mai 1849.

En musique, de Zarlino à nos jours en passant par Rameau, l’accord parfait est constitué de trois sons ; le sous-titre du Toréador désigne en fait un ménage à trois. Il s’agit d’une création pour Delphine Ugalde (1829-1910) qui venait de faire ses débuts dans L’Ambassadrice et Le Domino noir d’Auber. Son succès est suffisant pour qu’elle remplace immédiatement Laure Cinti-Damoreau dans ses deux rôles. Chanteuse « à roulade », c’est-à-dire soprano d’agilité (on dirait aujourd’hui colorature), elle s’illustre particulièrement à la fin du premier acte du Toréador dans les variations extrêmement virtuoses sur « Ah ! vous dirais-je maman ». Face à elle, le ténor comique Mocker joue l’amoureux un peu simplet Tracolin, tandis que la basse Battaille tient le rôle bouffe du mari cocu cacochyme Don Belflor. C’est sensiblement le même schéma que le librettiste réemploiera dans La Tonelli, opéra-comique écrit quatre ans plus tard, toujours pour Ugalde, en collaboration cette fois avec Ambroise Thomas. On ne s’étonne pas que la partition d’Adam ait connu 156 représentations rien qu’à l’Opéra-Comique jusqu’à la fin du Second Empire au vu des morceaux d’excellente facture qui la composent. L’air d’entrée de Coraline est particulièrement savoureux pour un public averti, car il cite plusieurs extraits d’œuvres de Grétry ainsi que des timbres de vaudeville encore célèbres à l’époque ; cependant, le numéro divertira même celui qui n’a pas ces références, car le texte en est très piquant. Les deux trios ont quelque chose de la gaieté et de l’énergie des ensembles caractéristiques de Rossini. Au deuxième acte, l’air de Tracolin figure un flûtiste mettant en péril tout un morceau d’orchestre par distraction ; c’est un des sommets d’une tradition de chant comique jouant sur l’intonation (« c’était faux » clame-t-il). Cet air avait d’ailleurs été conçu avant le reste de l’ouvrage, pour une représentation à bénéfice du ténor. Il n’y a ici qu’un seul tableau, c’est-à-dire un seul décor, mais Sauvage arrange son livret de sorte que la cantatrice puisse se reposer un peu avant son grand air, en insérant un entracte dans ce qui n’est en réalité qu’un lever de rideau. En effet, un tel ouvrage à trois personnages et sans chœurs ne constitue à cette époque qu’une partie de la soirée lyrique parisienne, dont le plat de résistance comptera 2 ou 3 actes largement plus développés.

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https://www.bruzanemediabase.com/node/4015

date de publication : 25/09/23



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