Valse mignonne op. 104

« Je vous adresse avec ce pli la Valse mignonne. Cette fois je pense que vous ne vous plaindrez pas de la dédicace. Le chiffre de la Princesse fera bien en or, en haut du titre. Surtout, n’allez pas encore améliorer ma rédaction et mettre M^me la Princesse ! La charmante pianiste n’est pas encore mariée…! Il paraît que le Khédive en avait eu envie et puis qu’il a changé d’idée. S’il avait suivi son premier mouvement, je n’aurais pas entendu la princesse jouer du piano et je n’aurais pas composé la Valse à quoi tiennent les choses ! » (Camille Saint-Saëns à Durand, 16 avril 1896). Composée au Caire en avril 1896, la Valse mignonne est dédiée à la princesse Bedia Osman, fille du Khédive d’Égypte qui – selon les dire du compositeur – jouait « du piano à merveille ». Poco vivace, gazioso en mi bémol majeur, cette valse est la plus simple de Saint-Saëns à la fois sur le plan de la structure et sur celui de la mélodie, ce qui laisse planer un doute sur le sens de son titre : mignonne comme la princesse ou comme la forme de la pièce elle-même ? Toute en douceur et en frivolité, elle fait dire à Guy Sacre : « Un vieux monsieur jette sa gourme et s’amuse avec des délicatesses de jeunes filles. »