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Valses nobles et sentimentales

Compositeur(s) / Compositrice(s) :
Date :
Formation musicale :
Instrument(s) :

1. Modéré – 2. Assez lent – 3. Modéré – 4. Assez animé – 5. Presque lent – 6. Assez vif – 7. Moins vif – 8. Lent

Avec un titre évoquant explicitement deux opus de Franz Schubert, Maurice Ravel livre une « chaîne de valses » que certains musicologues rapprochent plutôt des cycles pianistiques de Robert Schuman. L’œuvre porte en exergue une citation d’Henri de Régnier – « le plaisir délicieux et toujours renouvelé d’une occupation inutile » – qui situe l’imaginaire de la pièce au cœur des salons insouciants de la haute société. D’après le compositeur lui-même : « À la virtuosité qui faisait le fond de Gaspard de la nuit succède une écriture nettement plus clarifiée qui durcit l’harmonie et accuse les reliefs de la musique. » (Esquisse biographique.) Avant leur publication, Ravel souhaite les faire entendre en public, auprès du cercle tout acquis à sa cause de la Société musicale indépendante. Le comité de celle-ci décide cependant de pimenter la séance du 9 mai 1911, à la salle Gaveau, en proposant un « concert sans nom d’auteurs ». « Placer le public et la critique en face de manuscrits anonymes et observer leurs réactions spontanées, tel était le jeu hardi et dangereux auquel avaient voulu se livrer ces jeunes gens », raconte Émile Vuillermoz, promoteur du concert. Ravel eut alors le désagrément de constater que ses plus zélés défenseurs méprisaient sa musique quand elle n’était plus signée : « Lorsqu’ils entendirent cet ouvrage, […] les flagorneurs habituels du compositeur se mirent à ricaner et crurent lui faire la cour en dénigrant férocement ces pages ridicules ! »  Louis Aubert, créateur de l’ouvrage, se souvient également que ce recueil, ce soir-là, « ne fut même pas écouté jusqu’au bout ».