Marguerite CARRÉ

Née à Cabourg en 1880, Marguerite Giraud est fille du baryton et directeur de théâtre Auguste Louis Giraud et de Jenny Gabrielle Vaillant. Ayant pour tantes les cantatrices Pauline Vaillant et Marguerite Vaillant-Couturier, la jeune Marguerite évolue dès sa plus tendre enfance dans un environnement artistique. Si on ne lui connaît ni professeur de chant ni inscription au Conservatoire, la légende veut que son premier air lui ait été suggéré et appris par Massenet. La clarté de sa voix et le charme de son timbre la destinent à une carrière de soprano léger. En 1899, son père, alors directeur de l’Opéra de Nantes, organise ses débuts au théâtre. C’est sous le nom de Marthe Giraud qu’elle interprète Mimi (La Bohème) et confirme sa vocation pour le chant. Elle séjourne alors à Paris et se rapproche de Massenet afin d’étudier le rôle-titre de Cendrillon qu’elle interprète à Rouen. Elle intègre ensuite la troupe de l’Opéra-Comique, où elle débute en octobre 1901 dans le rôle de Mimi. C’est à la salle Favart qu’elle effectue la grande majorité de sa carrière et chante Louise, Mélisande, Manon, Sapho, Cio-Cio-San. En 1902, elle épouse le metteur en scène et directeur de théâtres Albert Carré. Parmi les rares témoins de leur union figure Massenet, ami intime du couple. De cette union naîtra la créatrice de costumes Jenny Carré. À l’Opéra-Comique, elle seconde son époux dans diverses tâches administratives tout en assurant un grand nombre de premiers rôles, situation à l’origine de nombreuses polémiques. Si sa palette vocale limite parfois son ambition, elle demeure une comédienne intelligente et intuitive, travaillant assidûment chacun de ses rôles qu’elle entend marquer de son tempérament. Entre 1904 et 1906 elle enregistre pour Pathé et Gramophone de nombreux airs du répertoire, extraits de Manon, La Bohème, Le Roi d’Ys, La Reine Fiammette et Lakmé.