Charlotte DREYFUS

Charlotte Dreyfus, née Moyse, est une compositrice, pianiste et organiste active à Paris. Promotrice des orgues Alexandre et habituée des réceptions dans la sphère privée, cette femme érudite constitue l’archétype de l’interprète bourgeoise en France sous le Second Empire. Bien que sa formation musicale demeure inconnue, ses projets entrepris à l’âge adulte sont quant à eux mieux identifiés. D’un point de vue personnel, elle devient tout d’abord l’épouse d’Emmanuel Dreyfus jusqu’au décès de celui-ci en 1850 ; elle se marie en 1862 avec Isaïe Alexandre (négociant, a priori sans lien direct avec la famille de facteurs), mais garde le nom de son premier mari. Habile sur tout type de claviers, Charlotte Dreyfus se produit à Paris à partir des années 1850. La salle Herz la reçoit par exemple le 22 décembre 1852 dans un concert pour piano seul. Avec son mari, elle organise également des événements musicaux au sein de leur demeure, rue Béranger, où elle se présente à la fois en tant qu’hôte et interprète. Comme l’indique la Revue et Gazette musicale de Paris le 18 mars 1866, « M^me Dreyfus-Alexandre, dans une grande fantaisie et dans un duo pour piano et orgue sur Les Huguenots, avec M. May, s’est surpassée ». Elle a aussi la particularité de jouer principalement sur des harmoniums Alexandre et contribue à faire la promotion de ces nouveaux instruments. En parallèle à son activité de claviériste, Charlotte Dreyfus publie dix pièces dont six sont destinées à l’harmonium et quatre au piano. Marche militaire, fantaisie, polka ou galop constituent les principaux genres de ce corpus.