Juliette FOLVILLE

Née à Liège dans une famille de bourgeois mélomanes, Juliette Folville apprend très tôt le piano auprès de son père avocat avant d’entrer, à 7 ans, dans la classe de violon de Charles Malherbe au conservatoire de Liège. Ces dispositions lui ouvrent les portes l’enseignement de l’écriture, jusqu’alors fermée aux femmes : elle obtient un 1^er prix de fugue sous la direction de Jean-Théodore Radoux en 1887. Sa notoriété repose d’abord sur ses talents de jeune prodige qu’elle expose en concert puis en tournée dès ses 8 ans. Au cours des années 1880, elle dévoile également ses premières œuvres (mélodies, quatuor avec piano, pièces pour piano, concerto pour violon). Elle bataille, en 1889, pour être la première femme à tenter le prix de Rome belge de composition musicale. Elle se console de n’y être pas parvenue en créant, en 1892, l’opéra Atala à Lille (repris l’année suivante à Rouen). Encouragée par César Cui, elle entame alors un second opéra – Jean de Chimay – qui restera inachevé. Nommée professeur de piano au conservatoire de Liège en 1897, elle multiplie les apparitions publiques en tant que chambriste, soliste ou cheffe d’orchestre. Son catalogue s’enrichit alors de nouvelles pièces concertantes – notamment célébrées lors de l’Exposition universelle de 1905, à Liège – et elle s’intéresse aussi au répertoire ancien et aux interprétations historiques. Fuyant la Grande Guerre, elle s’installe en Angleterre et y séjourne quinze ans avant de retrouver la Belgique. La Seconde Guerre mondiale la fera de nouveau quitter son pays pour la France, où elle s’éteint en 1946.