Séance publique annuelle de l’Académie des Beaux-Arts
ACADÉMIE ROYALE DES BEAUX-ARTS.
Séance publique annuelle, du samedi 7 octobre.
Ce n’est qu’avec la plus grande peine que nous sommes parvenus à trouver une place incommode dans la salle de l’Institut, samedi, jour de la séance annuelle de l’Académie royale des beaux-arts. Cependant nous étions au rendez-vous avant deux heures, mais déjà la foule assiégeait toutes les portes, et nous nous sommes rangés à la suite des femmes élégamment parées, que l’amour de la peinture, de la musique, le désir de voir, et peut-être le plaisir d’être vues, rendaient ce jour-là plus diligentes et plus brillantes, et, s’il est possible encore, plus jolies qu’à l’ordinaire. A trois heures précises, M. le président ayant ouvert la séance, M. Quatremère de Quincy, secrétaire perpétuel, a lu un éloge historique de M. Visconti. […]
Composition musicale. – Premier grand prix, M. Aimé-Ambroise-Simon Leborne, natif de Bruxelles, âgé de vingt-deux ans, élève de M. Chérubini. Second grand prix, M. Louis-Victor-Etienne Rifaut, de Paris, âgé de vingt-et-un an, élève de M. Berton. L’Académie a arrêté qu’il sera décerné une mention honorable et une médaille d’argent à M. Auguste-Mathurin-Balthazar Barbereau, de Paris, âgé de vingt-et-un an, élève de M. Reicha. La séance a été terminée par l’exécution, à grand orchestre, de la cantate (faisant partie du concours), composée d’un récitatif obligé, d’un cantabile, d’un récitatif simple, et terminé par un air de mouvement. Les paroles de la cantate sont de M. Viellard ; elle est intitulée : Sophonisbe. Le premier récitatif nous a paru simple et vrai ; mais nous avons été moins satisfaits du cantabile,
Triste au sein des grandeurs, esclave couronnée.
Dans le récitatif obligé,
Oui, je crois voir s’élever devant moi,
De Syphax l’ombre menaçante,
L’auteur avait à lutter contre la belle scène de Didon,
… du sein des morts, mon époux me rappelle
Le serment que j’ai fait de lui rester fidèle ;
Et, sans imitation servile, il a su se rapprocher quelquefois de la déclamation naturelle et passionnée de Piccini. La cavatine, Dieux ! dont j’implore la justice, a réuni tous les suffrages ; c’est sans contredit le meilleur morceau de la cantate ; et Mme Ponchard, de l’Opéra-Comique, l’a chantée avec beaucoup d’âme et d’expression : il serait à désirer que cette jeune cantatrice pût surmonter enfin l’extrême timidité qui l’accompagne toujours au théâtre.
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Sophonisbe (Vinaty)
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data di pubblicazione : 24/09/23