Palais-Royal. La Vie parisienne

[…] Passons à un autre ordre d’idées nous dirons que la pièce du Palais-Royal, la Vie Parisienne est elle aussi un grand succès. Ce n’est qu’un vaudeville, qu’un opéra bouffe, c’est un mélange des deux genres à la fois, les amateurs de fin comique n’y trouveraient peut-être pas leur compte, et le dilettante ne serait, peut-être pas entièrement satisfait. Quelques motifs vraiment originaux ne suffisent pas pour défrayer un spectateur de trois heures de séance dans les fauteuils peu confortables du Palais-Royal.

Mais néanmoins, là où la situation faiblit les acteurs de talent tels que : Gil-Pérès, Priston et Hyacinthe la redressent à l’aide de leurs biceps puissant. C’est le défaut des pièces composées en vue des acteurs seulement. La Vie parisienne ne nous initie à aucune nouveauté, mais elle a le courage d’entrer jusqu’au cou dans le monde interlope qu’elle décrit.

Metella n’est pas une cocotte dans le sens que le théâtre attache à ce mot ! c’est une fille qui exerce en scène ni plus ni moins qu’au café anglais. Avis aux amateurs !

Priston et Gil-Pérès, deux jeunes gens fort comme il faut dans la pièce, sont deux petits gredins qui ont le cynisme de leur ignoble vie. Pas un caractère vrai, pas une situation vraiment comique, mais une charge continuelle, voilà la vie parisienne.

Tout cela est néanmoins accepté pour les détails assez plaisants qui tranchent sur le tout, et pour les couplets assez divertissants qui se mêlent à des motifs parfois originaux.

Maintenant dirons-nous que le baron de Gondremark est reçu à la gare par un jeune homme M. Gardefeu qui l’emmène chez lui ainsi que sa femme, en lui faisant croire qu’il l’emmène au grand hôtel. Et que là il s’efforce de plaire à la belle suédoise après avoir préalablement éloigné le mari et coupé ses cordons de sonnette. 

Non ! car cela pourrait nous entraîner trop loin.

LÉO LUCAS.