Namouna de Lalo

OPÉRA. — Namouna, ballet en trois tableaux, par MM. Nuitter et Petipa, musique de M. Edouard Lalo.

Le comte Ottavio gagne, en jouant aux dés avec le corsaire Adriani, toutes les richesses de ce dernier, y compris sa nouvelle esclave Namouna, à laquelle Ottavio rend la liberté.

La belle Namouna, devant cet acte de libéralisme, devient amoureuse folle d’Ottavio, et, suivant pas à pas celui qu’elle aime, elle le sauve des pièges que lui tend le corsaire Adriani, et l’arrache à l’amour d’une aventurière.

Namouna emmène Ottavio dans une île, fort agréablement habitée, ma foi, où le corsaire Adriani les rejoint.

Ottavio prisonnier, va mourir ; mais, dans sa joie, Adriani se livre à une orgie que Namouna met à profit pour faire évader Ottavio. Au moment où Namouna et Ottavio montent dans la barque, qui va les porter loin de leur ennemi, celui-ci les aperçoit et s’élance vers eux le poignard à la main ; mais le jeune esclave qui suit Namouna se jette sur lui, et lui enfonce son coutelas dans le cœur.

La musique de M. Edouard Lalo n’est pas sans mérite, bien qu’elle ne soit certes pas faite pour inspirer des danseuses, et je plains sincèrement Mlle Sangalli.

M. E. Lalo est un savant qui a voulu frapper un grand coup, et, dans son désir d’écrire une partition digne de l’Opéra, il n’a mis dans sa musique aucune des qualités requises pour un ballet.

Ce genre de spectacle ne vit que par l’originalité, la gaieté, l’excentricité même ; au lieu de cela, M. Lalo est resté classique.

L’interprétation a été supérieure, Mlle Sangalli a presque résolu le problème difficile de faire vivre une musique sans vie. MM. Mérante et Vasquez se sont montrés danseurs habiles en même temps que mimes remarquables.

Je ne puis oublier Mlles Sabra et Biot, pas plus que le ravissant ensemble au milieu duquel elles brillent.

En résumé, livret médiocre et partition dont les qualités deviennent des défauts étant donnée son application.

UN MONSIEUR DU PARTERRE.