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Audition des envois de Rome au Conservatoire

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Audition des envois de Rome au Conservatoire. 

Nous avons eu jeudi dernier, au Conservatoire, l’audition annuelle des envois de Rome, qui, comme d’ordinaire, avait réuni un public nombreux et attentif. La séance était présidée par M. Jules Lefebvre, président actuel de l’Académie des beaux-arts, qui était entouré, dans la loge officielle, de MM. Théodore Dubois, directeur du Conservatoire, Gustave Larroumet, secrétaire perpétuel de l’Académie, Paladilhe, Charles Lenepveu et Roujon, directeur des beaux-arts. Le programme comprenait une Étude symphonique sur un choral, de M. Omer Letorey, grand prix de 1895, et un Poème nomade (extrait de la Chanson du sangde M. Jean Richepin), de M. André Bloch, grand prix de 1893. Comme on le voit par ces dates, l’Académie est toujours un peu en retard avec les jeunes élèves de Rome.

J’avoue n’avoir pas très bien saisi la valeur ni la portée de la composition que M. Letorey intitule Étude symphonique sur un choral, et qui, en effet, n’est autre chose qu’un simple exercice d’orchestre, destiné sans doute à prouver qu’il connaît la nature et le jeu des instruments et qu’il sait comment les employer. Ceci n’a aucune conséquence et, étant donné le thème choisi, ne peut laisser place à aucune originalité. La saveur de ce morceau n’est pas beaucoup relevée par la petite fugue qu’on y rencontre et qui n’en augmente pas l’importance d’une façon appréciable. Et, d’autre part, le caractère presque religieux du début disparaît à peu près complètement dans le développement symphonique, de sorte que l’unité même n’est pas la qualité dominante de l’œuvre.

Quoique ce ne soit pas encore la personnalité qui perce dans la composition, plus importante d’ailleurs, de M. André Bloch, je la trouve supérieure et préférable à celle de son condisciple, et l’effort au moins s’y fait sentir pour obtenir un résultat. L’œuvre est divisée en deux parties. On connaît la Chanson du sang, épisode sauvage tiré des Blasphèmes de M. Richepin : le compositeur s’est bien inspiré du caractère farouche de cette poésie, et ce n’est pas la vigueur qui lui a manqué. Après un prélude instrumental vigoureux, le chœur fait entendre sur un rythme martelé, net et plein de franchise, la chanson des guerriers touraniens :

Toujours par monts et vallons
Nous allons
Au galop des étalons…

La danse qui vient ensuite est moins heureuse dans son développement que dans son début, et je ne trouve aucun intérêt dans le dialogue qui s’établit entre le femme et le vieillard. La reprise de la dans me plaît davantage, avec son orchestre qui est loin de manquer de couleur, de verve et de vivacité.

Dans la seconde partie nous entendons au loin une sorte de chanson sans paroles, qui se déroule sur un agréable dessin d’orchestre, que domine un solo de violon d’une jolie couleur. Mais le morceau qui me paraît le plus heureux et le plus original est le dernier chœur, d’une allure franche et décidée, que relèvent encore les battements rythmiques du tambour. Il y a là de la couleur, de l’éclat et une sorte de caractère sauvage qui convient bien à la situation. Cela termine bien une composition fort honorable malgré ses inégalités.

Les soli du Poème nomade étaient chantés à souhait par Mlle Éléonore Blanc, toujours bonne à entendre, et par M. Challet. Les chœurs étaient confiés aux jeunes élèves du Conservatoire, dont les voix fraîches et pures font toujours merveille, et l’exécution était dirigée par M. Taffanel, avec sa fermeté ordinaire.

Arthur Pougin.

Persone correlate

Violinista, Giornalista

Arthur POUGIN

(1834 - 1921)

Compositore

André BLOCH

(1873 - 1960)

Maestro di coro, Compositore, Organista

Omer LETOREY

(1873 - 1938)

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/717

data di pubblicazione : 16/10/23