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La Belle au bois dormant de Silver

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Data di pubblicazione :

Au Grand Théâtre

« La Belle au Bois Dormant »

Un opéra inédit à la salle Beauvau : édition musicale nouvelle du conte de fées de Ch. Perrault. — Les auteurs de « La Belle au Bois Dormant ». — Le poème, la musique.

Notre salle Beauvau va avoir pour ses étrennes la primeur d’un ouvrage lyrique inédit que tout annonce devoir être un succès. Cet acte de décentralisation lyrique ne sera pas toutefois l’un des premiers, loin de là !

Dans un temps qui commence à être éloigné, il se trouvait des auteurs qui ne dédaignaient pas les applaudissements de la province et des directeurs assez intelligents pour leur faire accueil.

Cette fois, avec La Belle au Bois dormant, trois auteurs parisiens viennent briguer nos suffrages : MM. Michel Carré et Paul Collin, les librettistes ; M. Charles Silver, le musicien.

L’habileté scénique de M. Michel Carré s’est affirmée brillamment dans de nombreuses collaborations d’ouvrages lyriques, tels entre autres : L’Enfant prodigue, musique de Wormser, délicieuse pièce plusieurs fois applaudie ici ; Bouton d’Or, musique de Pierné ; l’Hôte, musique de Missa, créé à Lyon par M. Chalmin ; Pour être aimée, 3 actes avec Xanrof, joué avec succès aux Variétés de Marseille ; Numance, 4 actes, musique de J. Van den Erden, créé à Anvers par M. Scaramberg, etc.

Avec M. Paul Collin, nous avons affaire à un fin lettré, poète délicat et imaginatif, fort recherché des compositeurs pour la souplesse de son talent et cette qualité précieuse d’avoir le vers musical. Pour le théâtre, nous trouvons son nom associé à ceux de Ch. Lefebvre : Zaïre (Lille 1892, Rouen 1893) ; F. Le Borne : Hedda (Milan 1898), plusieurs autres pièces lyriques encore, telle la Cendrillon, de Massenet. Deux fois honoré du prix Rossini par l’Académie des Beaux-Arts, elle l’a de nouveau couronné en 1897, son poème Radegonde. [sic]

Premier Grand-prix de Rome en 1891, avec la cantate l’Interdit, monsieur Charles Silver a été, au Conservatoire, l’un des élèves affectionnés de Massenet. On a applaudi de lui, aux concerts de l’Opéra, une « suite symphonique » : Poème carnavalesque ; à la Société des Concerts du Conservatoire et à l’Opéra Tobie, oratorio biblique que nous entendrons en février à la salle Vallette ; aux Concerts Lamoureux : Ouverture de Bérénice et Rapsodie Sicilienne. M. Silver est, on le sait, le mari de Mme Bréjean, la princesse de la Belle, devenue sa femme il y a peu d’années.

Le conte féerique du bon Perrault a été bien des fois transporté à la scène en France et à l’Étranger. Chez nous Carafa en fit un opéra joué en mars 1825 à l’Académie Royale de musique et Hérold un grand ballet en 4 actes, représenté également à l’Opéra, en avril 1829. De notre temps il faut citer, en sus de la Féerie bien connue, une Belle au Bois dormant mise en musique par Ch. Lecocq, tout récemment rééditée par le théâtre de Monte-Carlo.

Empruntant au conte de Perrault les scènes principales de leur Féerie lyrique en quatre actes avec prologue, les Auteurs ont limité leur scénario au Réveil de la jeune princeps Aurore, après ses cent années de sommeil magique, par le fils de Roi, auquel elle est apparue en rêve, et à l’heureuse union des deux Amants. Seulement, à la piqûre par le fuseau qui, dans l’historiette primitive, endort la princesse, ils ont substitué le baiser d’un « Chevalier errant », et c’est un autre baiser, donné par un brillant jouvenceau, petit-fils dudit chevalier, qui ouvrira à Aurore une vie d’amour et de bonheur.

L’ouvrage présente neuf tableaux : le Baptême (prologue !), le Sommeil d’Aurore ; Cent ans révolus ; la Caverne d’Urgèle ; la Grotte d’Azur ; la Forêt enchantée ; la Belle au Bois dormant ; le Réveil des Fées (apothéose). Mon jeune confrère, M. Ch. Varigny, aura mis hier le public en goût par la fidèle esquisse de ces splendeurs scéniques.

Au tableau Cent ans révolus, les auteurs ont eu la bonne pensée de varier la Féérie en l’égayant par l’épisode du paysan Barnabé qui est sur le point d’épouser Jacotte, sa promise, se laisse mordre par la folle ambition, à lui insinuée par Urgèle, la méchante fée, de conquérir la princesse endormie et devenir roi du même coup. Ce beau projet mis à néant par la Fée Primevère, marraine protectrice d’Aurore, vaut à Barnabé une suite de mésaventures bouffonnes, où M. Chalmin se montre fort amusant.

De la musique de M. Silver il me serait difficile de donner ici autre chose qu’une impression d’ensemble ; à la vouloir détailler d’ailleurs, l’espace nous manquerait. Disons simplement qu’elle dénote chez le jeune maître beaucoup de souplesse dans l’écriture vocale et instrumentale au service d’une grande fraîcheur d’inspiration et d’un sentiment poétique très accusé. La scène du Parc, où suggestionnés par les enchantements de la fée Urgèle, Aurore et le Chevalier errant se désirent et se cherchent sous les futaies, leur rencontre ravie, le duo qu’elle amène, tout cela est empreint d’un charme ravissant ; et ici il faut écouter l’orchestre comme les voix, la fluidité du quatuor à cordes comme les si tendres inflexions mélodiques de Mme Bréjean, l’accent si pur et si nouveau des molles chute des phrases et de rêverie, et tout au long de la partition tant et tant de choses fines et heureuses sur lesquelles, j’espère, il me sera permis de revenir.

Comme « illustrations », musicales autant que scéniques do la Féerie, Il en est une qui fera certainement sensation : je veux parler du Ballet de la Grotte d’Azur, une chose merveilleusement chatoyante que M. Natta a montée, mieux vaut dire colorée, avec un goût pittoresque très réussi. La musique en est délicieusement enlaçante [sic] et captivante. Cela a été écrit de jet et de verve.

Le luxe extraordinaire de la mise en scène à laquelle M. Joël Fabre a apporté les soins les plus minutieux en même temps que la Régie théâtrale s’est mise en large dépense, ne sera l’un des moindres, facteurs d’un succès que le talent hors ligne de la principale interprète et l’émulation des artistes qui la secondent sauront assurer dès le premier soir et pour une longue série de brillantes représentations.

SILVIO.

Persone correlate

Compositore

Charles SILVER

(1868 - 1949)

Opere correlate

La Belle au bois dormant

Charles SILVER

/

Michel CARRÉ Paul COLLIN

Permalink

https://www.bruzanemediabase.com/it/node/25599

data di pubblicazione : 18/09/23